Malika SEYDOU BEIDARI
Symptômes auto-rapportés de l’affection post-COVID-19 après une dose de vaccin post diagnostic : étude des facteurs associés à la détérioration des symptômes
En novembre 2023, plus de 772 millions de personnes ont été infectées par la COVID-19 dans le monde. On estime que plus de 200 millions de personnes ont été touchées par les effets à long terme de la COVID-19. Selon les données actuelles, 10 à 20 % des personnes infectées continueront de présenter des symptômes invalidants 12 semaines après l’infection initiale, ce qui pourrait toucher jusqu’à 2,6 millions de Canadiens. Au cours des 18 premiers mois de la pandémie, ce phénomène a été appelé « COVID longue » ou « séquelles post-aiguës de la COVID-19 (SPAC) ». En octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déterminé que le nom officiel de ce syndrome était « affection post-COVID-19 » (APC) et a élaboré une définition de cas clinique : « L’affection post-COVID-19 survient chez les personnes ayant des antécédents d’infection probable ou confirmée par le SRAS-CoV-2, généralement 3 mois après l’infection initiale par la COVID-19, avec des symptômes qui persistent pendant au moins 2 mois et qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic ».
L’APC constitue un large éventail de symptômes nouveaux, récurrents ou persistants que les gens éprouvent après avoir été infectés par le virus SRAS-CoV-2. Depuis que ce phénomène a été reconnu, de nombreux efforts de recherche ont été déployés pour comprendre la physiopathologie du syndrome. Selon les systèmes touchés, les mécanismes de développement proposés sont différents. De nombreuses personnes atteintes de l’APC présentent une inflammation systémique, un dérèglement immunitaire et des biomarqueurs inflammatoires élevés après l’infection initiale. Bien que certaines études fassent état de facteurs biologiques de l’APC, d’autres hypothèses se concentrent sur des causes psychologiques ou sociales.
Dès le début de la campagne de vaccination, des hypothèses ont émergé suggérant que les vaccins pourraient avoir un impact sur l’évolution des symptômes de l’APC. Les vaccins ont démontré sans équivoque leur efficacité à réduire l’incidence de la maladie, la transmission du virus, les hospitalisations et les décès dus à la COVID-19. Il existe également des preuves solides à l’appui du fait que la vaccination prévient le développement de l’APC. Cependant, il existe un manque de données probantes sur l’impact de la vaccination post-infection sur les symptômes de l’APC. La littérature existante est incohérente sur cette question. Les revues systématiques existantes suggèrent des impacts variables, tels que l’amélioration, la détérioration ou le statu quo sur les symptômes persistants de la COVID-19. Bon nombre de ces auteurs réclament des recherches supplémentaires pour explorer l’impact de la vaccination sur les symptômes de l’APC chez les patients qui en sont atteints. L’analyse des données de notre récente publication sur l’APC dans le journal Nature Communications, ont permis d’observer qu’une proportion plus élevée de patients présentant des symptômes persistants de l’APC ont signalé une détérioration de leurs symptômes après une dose de vaccin. Pour cette raison, il est important d’étudier ce résultat afin de mieux comprendre la relation entre la vaccination post-infection contre le SRAS-CoV-2 et la détérioration des symptômes de l’APC.
Le principal objectif de cette étude est d’identifier les facteurs de risque liés à la détérioration ou à la non-détérioration des symptômes de l’APC après une dose de vaccination contre le SRAS-CoV-2. Cela nous permettra de comprendre le profil des patients (p. ex., âge, sexe, comorbidités, profil des symptômes) associé à une détérioration de leurs symptômes de l’APC après la vaccination.